Elle : je l’aime ; ému, je la dessine
Belle, à nu : tu imagines la scène
J’hallucine : elle est si
nue, si naïve, mais si lascive
Je salive à la vue de ses
lèvres suaves ; elle est la Vie
Elle est la sève de mes rêves,
je n’ai qu’une envie : la suivre
J’en suis love ! Elle serait
belle, même violée dans la suie
Oui, j’aime quand elle se lève,
enlève ses dessous, puis se love
Pour un dessin, elle se livre :
indécente sera l’œuvre
Sa quintessence m’enivre ;
à dessein, je m’en abreuve
Nulle feuille de vigne ne la
couvre : elle s’ouvre comme un livre
Nue telle une couleuvre qui de
sa mue, se délivre
Une fille neuve je découvre ;
un jour, vous la trouverez au Louvres
Elle : je l’aime ; ému, je la dessine
Belle, à nu : tu imagines la scène
Nul besoin de mécène : je
la dessine pour pas un cent
Elle est si sainte et
saine : je désire la prendre… avec des pincettes
Pinceau, fusain, pastel ?
Faut qu’j’me décide, elle s’impatiente
Le nu est une science qui
nécessite plus de soins qu’en médecine
Cette fille est une
ascète : elle serait gracile, même enceinte
Sa ligne est intéressante, sa grâce
est celle d’un cygne
Même l’air absent, sa présence
me fait l’effet d’un verre d’absinthe
Je m’sens si imbécile lorsque
la tigresse bat des cils
Sans réticence, à ma rétine, à
la pudeur, elle porte atteinte
J’accepterais n’importe quelle
astreinte pour une heure, une étreinte
Elle : je l’aime ; ému, je la dessine
Belle, à nu : tu imagines la scène
Elle se cambre, remue la croupe :
l’image n’est en rien malsaine
Mais je tremble, je l’avoue,
c’est un coup fatal qu’elle m’assène
Elle est la seule, elle est
celle devant laquelle je me signe
Faut-il que je le
mentionne ? Elle semble venue du ciel
Elle ressemble à Vénus et si
elle était vénusienne
Je me ferais martien, je
serais sien, elle serait Reine
Nue comme un ver mais sereine,
son corps est un univers
Elle ne fait pas d’UV, ses
courbes sont incurvées
J’ai découvert une sirène et
je l’explore comme Gulliver
Être exposée sur un duvet,
pour elle, n’est pas une corvée
Elle : je l’aime ; ému, je la dessine
Belle, à nu : tu imagines la scène
Rien n’en tue la magie :
la belle ne manifeste aucun signe de gêne
De nature ingénue, c’est
généralement ainsi qu’elle déjeune
Si jeune et déjà si
femme : elle a ça dans les gènes
Quelles sont ses
origines : est-ce une aborigène
Déesse
eur-asiat-afro-latino-américaine
Princesse Amazone la semaine,
Aphrodite le week-end
Est-ce une poupée
Barbie ? Si oui, dites-moi où est Ken
La pin-up est inconnue,
anonyme et coquine
C’est une pépée
zarrebi ! Qui nie qu’il n’y en a qu’une
Ne pas en faire une icône est
synonyme de lacune
Elle : je l’aime ; ému, je la dessine
Belle, à nu : tu imagines la scène
Celle-ci n’a rien
d’anodine : sa tenue d’Ève n’est pas un fait minime
Comment veux-tu que de mon
esprit, je l’élimine
Si menue, si féline, elle se
mue de manière si féminine
Une vraie femme nue, telle que
Manara les définit
Elle a plus de feeling que
Marilyn ou même une fée mini
Mieux que Monroe : elle
est digne de Man Ray, d’un film de Fellini
Elle fait mine de
m’ignorer : c’est une fine mime
Elle n’est ni mimi, ni
in : infiniment elle-même
Cette fille est inhumaine,
elle est née pour vivre nue, man
Elle est divine et je devine
que finalement, elle m’aime
Elle : je l’ai ; muet, je la désigne
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