dimanche 1 janvier 2012

à nu


Elle : je l’aime ; ému, je la dessine 
Belle, à nu : tu imagines la scène

J’hallucine : elle est si nue, si naïve, mais si lascive
Je salive à la vue de ses lèvres suaves ; elle est la Vie 
Elle est la sève de mes rêves, je n’ai qu’une envie : la suivre
J’en suis love ! Elle serait belle, même violée dans la suie 
Oui, j’aime quand elle se lève, enlève ses dessous, puis se love
Pour un dessin, elle se livre : indécente sera l’œuvre 
Sa quintessence m’enivre ; à dessein, je m’en abreuve 
Nulle feuille de vigne ne la couvre : elle s’ouvre comme un livre
Nue telle une couleuvre qui de sa mue, se délivre 
Une fille neuve je découvre ; un jour, vous la trouverez au Louvres 

Elle : je l’aime ; ému, je la dessine 
Belle, à nu : tu imagines la scène

Nul besoin de mécène : je la dessine pour pas un cent 
Elle est si sainte et saine : je désire la prendre… avec des pincettes 
Pinceau, fusain, pastel ? Faut qu’j’me décide, elle s’impatiente 
Le nu est une science qui nécessite plus de soins qu’en médecine
Cette fille est une ascète : elle serait gracile, même enceinte 
Sa ligne est intéressante, sa grâce est celle d’un cygne 
Même l’air absent, sa présence me fait l’effet d’un verre d’absinthe 
Je m’sens si imbécile lorsque la tigresse bat des cils 
Sans réticence, à ma rétine, à la pudeur, elle porte atteinte
J’accepterais n’importe quelle astreinte pour une heure, une étreinte    

Elle : je l’aime ; ému, je la dessine 
Belle, à nu : tu imagines la scène

Elle se cambre, remue la croupe : l’image n’est en rien malsaine
Mais je tremble, je l’avoue, c’est un coup fatal qu’elle m’assène 
Elle est la seule, elle est celle devant laquelle je me signe 
Faut-il que je le mentionne ? Elle semble venue du ciel
Elle ressemble à Vénus et si elle était vénusienne
Je me ferais martien, je serais sien, elle serait Reine 
Nue comme un ver mais sereine, son corps est un univers
Elle ne fait pas d’UV, ses courbes sont incurvées 
J’ai découvert une sirène et je l’explore comme Gulliver
Être exposée sur un duvet, pour elle, n’est pas une corvée 

Elle : je l’aime ; ému, je la dessine 
Belle, à nu : tu imagines la scène

Rien n’en tue la magie : la belle ne manifeste aucun signe de gêne
De nature ingénue, c’est généralement ainsi qu’elle déjeune 
Si jeune et déjà si femme : elle a ça dans les gènes 
Quelles sont ses origines : est-ce une aborigène 
Déesse eur-asiat-afro-latino-américaine 
Princesse Amazone la semaine, Aphrodite le week-end 
Est-ce une poupée Barbie ? Si oui, dites-moi où est Ken 
La pin-up est inconnue, anonyme et coquine 
C’est une pépée zarrebi ! Qui nie qu’il n’y en a qu’une 
Ne pas en faire une icône est synonyme de lacune 

Elle : je l’aime ; ému, je la dessine 
Belle, à nu : tu imagines la scène

Celle-ci n’a rien d’anodine : sa tenue d’Ève n’est pas un fait minime
Comment veux-tu que de mon esprit, je l’élimine 
Si menue, si féline, elle se mue de manière si féminine 
Une vraie femme nue, telle que Manara les définit 
Elle a plus de feeling que Marilyn ou même une fée mini 
Mieux que Monroe : elle est digne de Man Ray, d’un film de Fellini 
Elle fait mine de m’ignorer : c’est une fine mime 
Elle n’est ni mimi, ni in : infiniment elle-même
Cette fille est inhumaine, elle est née pour vivre nue, man 
Elle est divine et je devine que finalement, elle m’aime

Elle : je l’ai ; muet, je la désigne


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